A l’heure où vous lirez ces lignes, je serai probablement en train de vider la chambre dans laquelle j’ai passé beaucoup de temps depuis février, passer l’aspirateur, nettoyer les étagères et le bureau, boucler mes valises (probablement flipper que le tout ne dépasse pas le poids autorisé) et admirer une dernière fois la vue depuis le balcon. Une vue que je vais beaucoup regretter… Se réveiller, ouvrir les volets et petit-déjeuner en admirant le lac, le Monte San Salvatore et le Monte Bré va terriblement me manquer.
Le temps est passé très vite et j’émets un seul regret : je n’ai pas choisi la bonne année pour partir… Si j’avais su, je serai partie durant ma troisième année de Licence ou ma première année de Master mais à l’époque, je n’en avais même pas l’idée… Je suis restée beaucoup enfermée pour lire et écrire pour mon mémoire. Je me suis sentie plus happée par mon sujet que par mon Erasmus en lui-même.
Un semestre c’est très court mais j’ai tout de même pu rencontrer des personnes sympathiques avec lesquelles j’ai amélioré mon anglais. A présent, je peux tenir une conversation sans d’abord penser en français, je ne cherche plus mes mots, je ne m’embrouille plus avec les temps et je sais enfin utiliser correctement le présent progressif ! (alléluia)
J’ai eu aussi la chance de vivre avec une fille gentille, dans un appartement chouette tout près de l’université et du centre ville. C’était très agréable de tout faire à pied, de prendre le funiculaire pour aller à la gare, de faire mon jogging autour du lac (je crois que je n’ai jamais autant été motivée d’aller courir seule), de flâner dans les parcs, d’étudier à la bibliothèque de l’université qui est autrement plus sympa que celle de la Sorbonne Nouvelle (ici, des grandes tables dans des box où l’on ne peut se mettre qu’à deux, c’est calme et le wifi fonctionne parfaitement – à bon entendeur…), aller chercher des parts de pizza chez Migros pour les manger les pieds dans la fontaine du petit parc à côté de l’appartement, etc. J’ai eu un nouveau rythme de vie et ça m’a fait du bien.
Je suis heureuse de rentrer chez moi mais aussi triste de quitter cette si jolie ville qu’est Lugano. Aujourd’hui, j’ai la confirmation que je sais m’adapter où que je sois, que je supporte relativement pas si mal la solitude et l’éloignement d’avec mes proches – sûrement parce que mon esprit était tout plein de mon mémoire – et j’ai surtout pris une claque en voyant la mentalité des suisses, leur capacité d’adaptation et leur facilité avec les langues. Je leur envie ce multilinguisme qui les oblige très tôt à apprendre une autre langue que la leur. Il me semble vous l’avoir déjà dit mais ils jonglent d’une langue à l’autre avec une aisance déconcertante : anglais, allemand, français, italien, espagnol, … Alors que moi, j’ai besoin de pratiquer. En mars, je suis allée voir mes grands-parents quelques jours en Italie. A mon retour à Lugano, c’est l’italien qui me venait spontanément et j’avais l’impression d’avoir oublié tout mon anglais. Et vice versa. Eux non, être trilingue c’est presque naturel. Heureusement que leur pays fait tout pour les garder et qu’ils n’ont pas la moindre envie de venir en France (« Pour être payé misérablement ? Haha, non merci !« ) parce que l’on aurait plus qu’à trembler !
Si vous prévoyez de faire un échange Erasmus et que vous étudiez la communication, je ne peux que vous encourager à postuler pour cette université. Même si l’échange ne peut se faire que sur un semestre, vous apprendrez beaucoup. Les cours sont bien-entendu en anglais et sont pour la plupart intéressants. L’USI (Università della Svizzera Italiana) met davantage l’accent sur la pratique que sur la théorie. Ainsi, vous ferez beaucoup de travaux en groupe, serez amené à établir de vrais plans de communication et à réfléchir sur de véritables problématiques professionnelles. C’est un vrai plus par rapport à l’enseignement que l’on reçoit dans les facultés de communication françaises.
L’USI accueille à bras ouverts les étudiants étrangers donc foncez ! Pour le logement, ils ont une résidence étudiante majoritairement réservée aux erasmus, USI home. Vous pouvez soit faire une demande en chambre single soit en partager une avec un autre étudiant. Les prix sont modiques comparés aux loyers pratiqués ailleurs dans la ville mais il faut s’y prendre très en avance car la résidence est rapidement prise d’assaut. Pour vous faire une idée, j’avais rempli ma demande pour une chambre seule en juillet dernier et c’était déjà trop tard alors que je partais en février… Il ne restait plus que des chambres à partager et ce n’est pas vraiment mon truc. Du coup, j’ai surveillé de près les annonces déposées sur la page Facebook de l’université consacrée aux offres de logements. J’ai eu beaucoup de chance car en octobre, j’ai trouvé la colocation rêvée.
Parlons un peu du budget. La vie à Lugano comme à peu près partout en Suisse est chère. Le franc suisse est élevé et les premiers jours ça fait un choc de voir les prix… Dans le guide étudiant que j’avais reçu de la part de l’université avant mon départ, ils indiquaient qu’il fallait prévoir de dépenser environ 900 CHF rien que pour le loyer, la nourriture et les petits déplacements soit 750 €. C’est un minimum et c’est si vous avez une chambre en campus !
Pour ma part, mon loyer était de 600 CHF (500 €) + 25 CHF d’internet chaque mois (20 €) + 35 CHF environ de facture d’électricité/eau (30 €). J’ai fait raisonnablement mes courses tous les 4/5 jours et même en faisant attention, il faut compter 60 CHF par semaine grosso modo (50 €). Faites une croix sur les surgelés qui coûtent la peau du derrière mais consolez-vous avec les fruits et légumes qui sont bons et abordables. Je vous conseille de faire vos courses chez Migros plutôt qu’à la Coop ou Manor. Ils font souvent des promotions intéressantes et les produits sont moins chers.
Maintenant, si vous voulez sortir c’est là que les choses se compliquent… Un restaurant à deux ? Environ 60 CHF. Même un simple Burger King vous coûtera 25 CHF sans dessert… Et comme je vous le disais la semaine dernière, les transports sont chers et il faut être à l’affût de la bonne affaire au risque qu’une simple sortie vous ruine. Notez qu’avec la carte étudiante, vous avez le droit à des prix préférentiels sur les funiculaires de Monte San Salvatore et Monte Bré, l’entrée à la piscine, etc.
Vous comprendrez donc que je n’ai pas beaucoup de bonnes adresses à vous présenter excepté trois ! La première est un restaurant dans lequel nous avons dîné mes parents, mon copain et moi le premier jour de mon arrivée. Ils y servent une cuisine ticinese typique. La Tinera (c’est son nom) se trouve dans une petite ruelle et il faut descendre dans une sorte de cave (c’est ce qu’ils appellent ici le grotte) : Via dei Gorini 2, dans le centre ville, tout près du centre commercial Manor. On y mange bien (excellente minestrone, très bonnes spaghettis et de la polenta pour les amateurs) et pour moins cher qu’ailleurs… C’est un restaurant très fréquenté par les locaux et son personnel est accueillant.
La seconde adresse est un bar où l’on vient pour l’aperitivo : New Orleans. Il se trouve près du casino et du parco Civico. A partir de 17 heures, du lundi au samedi, vous payez une consommation et pouvez picorer gratuitement. En effet, il y a un buffet à disposition des clients : taboulé, salade de pâtes, poissons panés, charcuterie, etc. Je dis « picorer » pour ma part car il n’y avait pas beaucoup de choses végétariennes. Ils servent de bons cocktails par trop alcoolisés. Je vous conseille leur margarita aux fruits de la passion ;) Comptez 8 CHF.
Enfin la troisième n’est pas vraiment une bonne adresse pour sortir mais si vous voulez manger de bonnes pizza pas trop chères, sans vous déplacer de chez vous, je vous conseille la pizzeria Gusto Antico qui livre gratuitement dans Lugano et qui a un choix de pizza ahurissant. Elles sont excellentes et bien meilleures que celles qu’ils servent chez Migros.
Je sais que ce n’est pas toujours facile de trouver des informations sur sa destination Erasmus et j’espère que si vous me lisez parce que vous partez prochainement à Lugano, cela pourra vous servir ;)
Difficile de faire une conclusion concise sur mon échange mais je ne regrette en tout cas pas ma décision de partir. J’ai appris, j’ai encore un peu grandi et je me sens prête pour de plus grandes choses. Si vous pouvez faire un séjour Erasmus, faites-le, n’attendez pas votre M2 et d’avoir un mémoire de recherche sur le dos ! Selon moi, le bon moment pour partir c’est la troisième année de licence. Vous êtes déjà acclimaté au rythme universitaire et Erasmus clôturera votre licence en beauté. N’ayez pas peur de partir, de rompre avec votre quotidien. Au début, ça effraie – je ne vous le cache pas – mais à la fin, on se sent bien et on est fier de l’avoir fait. Tout seul comme un grand ;)
Allez, je vous laisse. Je vais dire au revoir au lac et aux montagnes avant de prendre le bus qui m’emmènera à l’aéroport de Milan.
Goodbye to you sweet Switzerland ❤
Ludivine
ton article donne envie, je regrette de ne pas l’avoir fait en mon temps maintenant c’est trop tard. Donc tu reviens en Picardie?
LaëtitiaAutrice
Hey oui… Mais si tout se passe bien ce ne sera que pour quelques mois =)
Ludivine
si tu veux qu’on se voit pour une série de photo ça serait un plaisir!
LaëtitiaAutrice
Pourquoi pas ! ;)
Laurelas
Bon retour! Tu retournes à Paris?
Et effectivement, la 3e année de licence c’est un peu l’année parfaite pour partir (c’est ce que j’ai fait, même si j’ai moins profité que je n’aurais pu!)
♥
LaëtitiaAutrice
Tu as été où ? :) Je vis en Picardie, près de Paris donc oui retour chez moi mais peut-être pas pour très longtemps ;)
Laurelas
J’avais été à Nottingham. Je voulais faire des « compte rendus » de ma vie en Angleterre l’an dernier sur le blog, un an après… Un a a passé et je ne suis plus très sûre de l’idée ahah (jamais le temps)
Et sinon je croyais que tu vivais à Paris car étudiais à la Sorbonne :)
LaëtitiaAutrice
Non, je faisais le chemin tous les jours ! :(
L'armadio del delitto
En effet on profite davantage d’un Erasmus en licence que pendant le mémoire! Je suis arrivée à Bologne en licence et j’ai vraiment profité de mon Erasmus. Les deux années suivantes (toujours à Bologne, car comme tu le sais je n’ai jamais quitté l’Italie), j’ai passé beaucoup plus de temps à étudier et préparer mon mémoire.
Mais de ton récit, on devine que tu as vraiment apprécié ton séjour!
LaëtitiaAutrice
Ah Bologne ! Je ne connais pas très bien. Ca reste pour moi l’avant dernière étape avant d’arriver chez les nonni ^^